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Se loger en Martinique 2e volet ..

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Et si nous parlions du foncier ?

Le foncier, parce que le martiniquais ne concevait sa manière de se loger que dans la propriété .Avoir sa maison ……..
La location est arrivée bien après, pour signifier qu’il y avait d’abord une exacerbation des difficultés économiques. Mais surtout et , ensuite ,que cela amorçait le début de l’éviction du martiniquais en propriétaire de ses propres terres au profit d’exogènes..

La société post abolition …

On ne pourrait traiter cet épineux problème sans un regard dans le rétroviseur ..
Pendant l’esclavage, (malheureusement ,toute l’histoire de cette île est basée sur ce curseur ) ,les esclaves marrons enfuit vers les montagnes s’étaient constitués un patrimoine foncier au même titre que ceux qui les avaient déporté sur cette terre.
Inutile de rappeler qu’elle était peuplée et que les européens avaient peu ou proue évincé ou massacré les premiers habitants kalinagos.

Donc selon le droit ,tous , marrons et esclavagistes, se trouvaient, malgré eux pour les premiers , et après le crime pour les seconds ,sous le régime de la res nullius ..
C’est à dire que la terre n’appartenait à personne, puisqu’il n’y avait pas de statut de propriété ,chacun étant maître de l’endroit ou il avait décidé de s’installer. C’est d’ailleurs selon ce même principe que du 16e au 19e siècle, plus de 50 millions d’européens qui avaient quitté le continent pour fuir la misère, s’étaient accaparés des régions entières après avoir massacré les habitants ,pour créer des pays en leur nom ..

Une spécificité bien martiniquaise .

Revenons à la Martinique, néanmoins, et sur les terres qu’ils occupaient, les esclavagistes avaient concédé quelques parcelles aux esclaves pour la culture de denrées propres à leur consommation.
Ce n’était pas fait par humanisme, mais simplement, que le propriétaire esclavagiste se dédouanait de ses obligations alimentaires vis à vis des esclaves. Ce qui lui permettaient de faire des économies, en ayant une main d’œuvre totalement gratuite .

Cette concession bien connue sous le nom de colonage, ne présumait en rien quant à la possession de ces terres par les esclaves. Puisque répertoriées aux noms des békés, elles furent récupérées dès que le moment se présenta..
Nonobstant, il est utile de comprendre, que tous les problèmes relatifs au foncier que connaissent actuellement les martiniquais , résultent des ambiguïtés de la période post abolition. (.Le problème de la Guadeloupe est bien différent, et sera traité dans le troisième volet )

C’est la période ou la Martinique, mais aussi la Guadeloupe, se sont trouvées totalement sous administration française..
Les békés profitaient donc de cette main mise, pour faire notifier toutes les terres qu’ils possédaient indûment, par actes notariés.
Y compris les petites parcelles concédées aux esclaves, et c’est bien pour cette raison que l’ex esclave se trouvait fragilisé dans la propriété , mais n’est pas que……..

Ceux des nègres marrons qui avaient fuit vers les montagnes et autres régions hostiles et difficilement accessibles, étant exclu de toute protection administrative ,n’ont jamais pu avoir accès à l’art notarial.
Même si à vrai dire ,cela leurs importait peu, car par coutume, il avaient admis que la transmission patrimoniale se ferait par la parole sacrée ou au mieux par des écrits griffonnés sur des papiers sans sceaux notariés..

Genèse d’une complication…

Cela peut paraître tout à fait anodin, mais c’est de cette coutume que viennent tous les problèmes du martiniquais avec le foncier et le logement..
Chaque famille possédant son lopin,(parfois très étendu) transmettait une part à chaque enfant et des maisons y étaient construites, souvent sans aucune règle administrative. Ce principe est maintenant plus difficilement applicable …

Compte tenu du fait que certaines terres n’étaient répertoriées nulle part, l’état qui depuis quelques années a pris la décision de mettre bon ordre. Non sans le savoir, il aurait précipité de nouveau certains habitants sous le scélérat concept de la res nullius .Pas d’actes notariés, propriétés « furtives » et aléatoires ..
Et quand, bien même, les terres seraient répertoriées au cadastre, il existe un flou artistique au niveau des superficies et des bornages

La responsabilité du politique

L’odeur de putréfaction attire toujours le charognard .

Naturellement, cela n’a pas échappé aux requins locaux et mêmes aux prédateurs exogènes qui ont sauté sur l’occasion pour se gaver et flouer le propriétaire martiniquais.
les choses, sont d’ailleurs on ne peut plus claires, puisque toutes les agences immobilières sont tenues par ces prédateurs venant du froid, qui comptent bien pousser le martiniquais vers des locations.


Les choses, sont d’ailleurs on ne peut plus claires, puisque toutes les agences immobilières sont tenues par ces prédateurs venant du froid, qui comptent bien pousser le martiniquais vers des locations.

Toutefois, non pas vers des locations de droit privé, puisqu’ils ont volontairement orchestré une bulle immobilière rendant ces loyers inaccessibles.Mais tout simplement vers des logements dit sociaux, repoussant le martiniquais vers ces ensembles qui d’ailleurs se dégradent assez rapidement. Dans le but naturellement non avoué de se trouver dans des villas bien entretenues .Ce qui a pour effet de créer une forme d’apartheid déjà bien visible sur une bonne partie de l’île…

Les politiques martiniquais ont leur responsabilité, car comme cela c’était passé en Corse, ils auraient du tirer la sonnette d’alarme depuis longtemps.
Ils ne l’ont pas fait , et non seulement, ils ne le font pas, en plus ils continuent à attribuer des permis de construire à des groupes européens, pour continuer à occuper le foncier qui logiquement aurait du être réservé aux natifs du pays ..

Il y a des solutions, mais en Martinique ,cela n’a jamais été simple, mais la situation n’a jamais été aussi explosive, notamment en matière d’habitat.
Quel constat ?
Le martiniquais ne peut quasiment plus acquérir de biens, et les transmissions qui s’avèrent de plus en plus codifiées causent problème.
Sans compter que les organismes préteurs, banques et autres ne lui accordent pas de prêts immobiliers sous des motifs fallacieux .

Les maires des communes ont leur carte à jouer, mais pour cela, ils doivent se montrer fermes ,courageux et moins complaisants .
ils seraient bien avisés de préempter des parcelles de terrains dédiées aux logements, de se porter garants pour les financements.
Provoquer une baisse des prix comme la suggérer Anne Hidalgo maire de Paris. Une bonne initiative qui permettrait aux plus démunis de profiter des prix bas (subventionnés seraient plus justes) , pour une accession à la propriété pour une durée limité (99 ans) et transmissibles sous réserve de conditions de revenus..

C’est une bonne alternative, mais cette méthode courageuse de gouvernance ne sera qu’un petit pansement sur un ulcère.
Car la solution se trouve dans une vaste réforme agraire, comme l’avait suggéré un temps Christiane Toubira .

Markus Delgrès …

Markus Delgres

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