Quoique l’expression soit de plus en plus galvaudé, ce n’est pas tant l’élection du président des Etats unis qui pousse à la réflexion, mais bien les lendemains de la crise sanitaire qui vont surement déchanter.. Pour la première fois , le monde va se trouver confronté à de grands bouleversements, sans passer par la voie des armes.
Beaucoup de positionnements géo-stratégiques vont changer, et cela risque sans doute de changer quelques dames de l’échiquier en simple pions.
Nul doute que les Etats unis, épicentre du monde occidental sortiront affaiblis de cette crise sanitaire ,entraînant dans son sillage une bonne partie des pays faisant parties de sa « sphère. »
Les dernières morsures du jacobinisme.
Pour ce qui concerne la Martinique, c’est la France qui connaîtra un lendemain de crise, comme elle n’a jamais connu au point de faire passer l’après deuxième guerre mondiale comme une promenade de santé.
Bien entendu, elle ne pourra pas faire l’économie de la redistribution de certaines cartes.
Notamment revoir le statut des départements dits d’outre mer, en les transformant en collectivités territoriales avec une autonomie de gestion.
Tout ça tomberait à point nommé, car c’est exactement ce qui convient à la Martinique à plus ou moins brève échéance.
Qui dit changement de statut dit renouvellement de la classe politique trop engoncée dans un rôle de passe plats qu’elle tient depuis le début de la départementalisation.
La Martinique à défaut d’obtenir une pleine auto-détermination ,doit être en mesure de gérer certaines choses pour elle même et par elle même.
Elle bénéfice d’une proximité de marché qui n’est pas à négliger, dans l’espace caribéen et même au delà .
Et d’aucuns comprendront très rapidement qu’il serait souhaitable qu’elle se fournisse par exemple en hydrocarbure soit au Venezuela, soit directement aux Etats unis et même chez les russes.
Ce qui lui permettra de décider par elle même de la politique des prix et de la redistribution des taxes .
On peut citer moult exemples ou elle est obligé de se soumettre au bon vouloir et diktat de Paris, alors qu’elle a des spécificités qui doivent être respectées.
Comment expliquer que des communications téléphoniques soient encore obligées de passer par Paris ,alors que des satellites permettent de disposer de réseaux plus proches. Ce qui alourdi scandaleusement les tarifs de téléphone et dérivés…
Vers une collectivité de plein pouvoir ..
C’est bien le centralise jacobin qui empêche toute initiative quant aux velléités de développement de ce pays, même si il est vrai, qu’une colonie n’aurait pas vocation à se développer. Encore moins lorsqu’elle se trouve dans le giron de la France, et il suffit de voir ce qui se passe dans une Afrique francophone « indépendante » pour bien comprendre la porté du propos…
La Martinique doit disposer d’une assemblée propre, avec voix prépondérantes qui lui permettra de décider ce qui est bon pour sa population dans le respect des règles communautaires, mais en ne perdant jamais de vu ses spécificités. Partant de ce principe, l’actuelle CTM serait un leurre occupé par une oligarchie dépassée .
On peut dore et déjà citer, une nécessaire réforme agraire qui fera sans doute grincer les dents d’une caste béké qui veut continuer à régner sans partage sur une bonne partie des terres arables .La Martinique à un impérieux besoin de sa dépendance alimentaire, donc on ne fera pas l’économie d’une juste redistribution des terres .
C »est sans doute à ce prix que nous verrons l’arrivée d’une nouvelle classe de politiciens et l’investissement plus massif des jeunes en la chose politique.
La France avait laissé timidement le choix au peuple martiniquais par un référendum piloté. En claire, elle laissait le choix pour une autonomie ,tout en faisant en sorte que le non l’emporte ..
Mais il faut craindre que devant toutes les difficultés qui l’attendent après la crise sanitaire, elle n’aura pas d’autre choix que de se séparer de cette tutelle absolue qu’elle impose à ses colonies et qui pèsera de plus en plus lourd…..Mais il ne faut pas perdre de vu que le 21e siècle ne saurait pas faire l’économie d’une indépendance pour toutes les « processions » françaises ..
Markus Delgrès … .
