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Par le feu sacré ..

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Dans quasiment tous les esprits, le feu serait le symbole de la destruction et rien ne plaide pour qu’il en soit autrement.. Au moyen âge d’où l’expression couvre feu prendrait sa source, il était question à partir d’une certaine heure, de couvrir les feux afin d’éviter tout incendie .

Notez qu’à l’époque ou les services d’incendie, n’étaient même pas à leurs balbutiements, une ville en feu était quasiment vouée à la destruction.
Par quoi Néron fit t-il détruire Rome, sinon par le feu? Même s’il est vrai que l’on ne prête qu’aux riches et qu’il semblerait qu’il n’était pour rien ,puisque de toute façon Rome brûlait tout les trente ans …

Si pendant longtemps le feu fût synonyme de destruction, il est d’avis de penser que sur bien des points, il pouvait être libérateur. Voir un levier salvateur ou tout simplement un maillon du renouvellement dans le cas de l’écobuage, une pratique ancestrale dans l’agriculture .

Ce qui semble t-il s’avère plus intéressant , c’est l’utilisation du feu dans les luttes de libération, et pourquoi il fut associé à la liberté.
Naturellement, pour ce qui nous concerne, cela nous ramène à la période esclavagiste, toutefois, il est aussi permis de constater que le feu fût souvent affilier aux guerres et conquêtes. Brûler un village, c’était être sûr de s’en emparer, quand bien même , il aurait fallu tout reconstruire ..

L’histoire nous avait démontré également que le feu fut souvent associé à beaucoup de révoltes d’esclaves dans la caraïbe ou aux Amériques .C’était l’arme absolue utilisée par les insurgés pour faire mettre genoux à terre aux esclavagistes.
Pour plusieurs raisons, d’abord parce que c’était une tactique très facile mise à leur porté, eux qui ne pouvant pas avoir d’armes, par conséquent se servaient habilement du feu pour toucher leurs cibles.

Ensuite et compte tenu du fait qu’à l’époque le feu était très mal maîtrisé, ils étaient à peu près sûr de faire mouche en détruisant l’outil esclavagiste. C’est à dire les plantations et habitations, mais aussi leurs occupants.
Tous les leaders de l’époque, de Boukman à Zumbi en passant par Dessalines ,avaient utilisé le feu comme instrument nécessaire à leurs objectifs guerriers ou politiques.

Cette sacralisation du feu dans la lutte, n’aurait donc rien de nouveau et ce que nous constatons actuellement sur ce qui se passe à La Martinique ou en Guadeloupe, relèverait pratiquement de la transmission « génétique »
Dans toutes les révoltes qui avaient lieux dans ces contrées et encore aujourd’hui le feu avait été ,et est utilisé , d’une part, pour toucher l’adversaire, mais aussi et surtout pour purifier l’espace qui donnerait accès au changement .

Tout le monde sait qu’un feu de broussaille aussi important soit -il, débouche presque toujours sur l’avènement d’une végétation nouvelle. Cette symbolique qui relèverait du sacré, démontre au combien il est bon pour les émeutiers d’aujourd’hui et de demain, d’utiliser le feu comme l’arme incontournable .Il serait donc, non seulement purificateur, mais aussi annonciateur de changement .

Markus Delgrès ..

Markus Delgres

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