Jamais la France n’a eu de cesse que de mépriser les peuples qu’elle avait soumise, ou continue de coloniser encore .
Le cas de la Nouvelle Calédonie est symptomatique, et préfigure ce qui risque de se passer ailleurs .
Qui aurait pu croire que les accords de Matignon chers à Michel Rocard déboucheraient sur l’indépendance de ce pays ? D’ailleurs on voit bien que c’est une injure faite au peuple kanak, puisque contrairement au référendum sur l’indépendance de l’Algérie qui concernait les seuls algériens, la dernière consultation avec son résultat à l’africaine, était ouvert même à des résidents français de fraiche date..
Le concept machiavélique.
La Nouvelle Calédonie est l’exemple même de ce que Machiavel, dans son manifeste le Prince, dénommait comme la meilleure des colonisations, c’est à dire celle de peuplement.
C’est sans doute ce concept qui avait inspiré Pierre Mesmer dans ses funestes desseins concernant les colonies et que actuellement l’essayiste Renaud Camus, met en exergue comme le grand remplacement.
La réussite totale d’une bonne colonisation, passe non seulement par l’effacement culturel du peuple autochtone sujet à cette ignominie, mais aussi et surtout par sa substitution par un ou par d’autres ,ce que Césaire qualifiait tout simplement de génocide..
Les autorités françaises, sans nul doute l’avaient tenté ailleurs et c’est bien en nouvelle Calédonie que la réussite fut totale à l’image même de ce qui c’était passé aux Etats Unis, en Australie, Nouvelle Zélande et qui se déroule actuellement en Palestine.
Un postulat pas toujours réussi. .
Pour autant, cette méthode avait totalement échoué en Algérie, ce qui déboucha inexorablement sur l’indépendance de ce pays conquis 130 ans auparavant .
La France avait tenté d’installer un maximum de français pour faire le nombre .
Puis, lorsque les volontaires se faisaient rares, elle n’avait pas hésiter à inviter d’autres européens, espagnols, Portugais et mêmes maltais, afin de gonfler la population exogène.
Quitte à créer un vrai prolétariat de colons, qui concernait la majorité des petits blanc, qui eux aussi faisaient les beaux jours de la minorité qui tirait les ficelles de cette colonisation.
Cependant la colonisation de peuplement ne fut pas toujours nécessaire lorsqu’une minorité permettait de tirer toute la quintessence économique d’un pays ou aussi d’assurer sa domination militaire.
Ce fut le cas pour les pays d’Afrique francophone colonisés, ou de Madagascar notamment.
Un exemple peut en cacher un autre.
La suite est connue, mais la méthode de colonisation de peuplement employée pour la Nouvelle Calédonie est un résultat heureux qui débouche vous l’avez compris, sur l’impossible autodétermination du peuple autochtone.
Lorsque les français débarquaient sur cette île, ils occupèrent certes les terres qu’ils dérobaient à la population originelle, mais pris soins de la marginaliser par le système de l’indigénat .Sans bien entendu oublier les divers massacres qu’elle avait eu à commettre au préjudice des habitants du pays qui tentaient de se soulever.
Ensuite, commençait la colonisation de peuplement en déportant sur place une partie de sa population composée d’individus indésirables, plus connus sous le noms de relégués, puis ensuite de populations rebelles qui causaient des problèmes dans d’autres colonies, comme l’Algérie par exemple.
Mais dès que la source s’était tarie, elle ouvra la porte en incitant d’autres colonisés à s’installer et en leurs donnant quelques avantages, histoire de marginaliser en nombre, les kanaks originaires du pays .
C’est ainsi que vous trouverez sur place des wallisiens, tahitiens, martiniquais, guadeloupéens ,vietnamiens, algériens et toutes personnes incitées à s’installer dans le pays. Naturellement ces gens n’ont actuellement aucune envie que la Nouvelle Calédonie soit indépendante là ou elle se trouverait de facto dans la main du peuple autochtone devenu minoritaire.
Un épilogue connu d’avance.…
Tout cela donne, le résultat qui saute aux yeux aujourd’hui et qui fait dire que sans violence, guerre ou soutien extérieur, les kanaks n’obtiendront jamais leur autodétermination..
Et quand bien même ils l’obtiendraient, ils risqueraient de se faire immédiatement dérober la gestion de leur propre pays, puisque toujours laissés pour compte, ils seraient à coup sûr ,gênés par l’hégémonie économique des autres peuples vivant sur place et en particulier des français dénommés caldoches, des békés locaux en quelques sorte et avec tout ce cela comporte .
Ce qui fait dire que ces référendums, trois en tout n’étaient ni plus ni moins que des injures faites au peuple kanaks, mais aussi des plébiscites pour l’occupation de cette terre par la France .
Les autres terres colonisés, seraient bien avisés d’apprécier ce qui se passe en Nouvelle Calédonie et ils ne devraient pas s’empêcher de prendre en compte, les propositions piégeuses et elles aussi injurieuses du ministre des colonies, à propos de l’autonomie de la Guadeloupe..
Markus Delgrès.
