Cette bienséance sociologique, nous ramène chaque fois qu’un être( Cher ou pas) décède, à transformer aussitôt ses vices en vertus.
C’est valable pour le quidam, comme pour le plus illustre et on se demande bien pourquoi le couvercle est systématiquement mis sur des défauts qui alimentaient jadis hostilités et courroux ..
Qu’il s’agisse de Mitterrand ou de Giscard aujourd’hui, tous les superlatifs sont bons pour souligner leurs actions.
C’est à se demander pourquoi le premier aurait eu une solide opposition face à lui et pourquoi le second n’a pas été réélu..
Cette faculté que nous avons à passer l’éponge sur des pans entiers du passé finit pas créer un déséquilibre dans la pensée.
Pourquoi la majorité des journalistes et des hommes politiques sont rendus à saluer un homme dont ils éprouvaient de solides inimités à son endroit pour divers raisons. Cette complaisance tend à annihiler certaines différences d’opinions qui permettaient de les distinguer pour le plus grand bénéfice de la pensée politique .
Les voilà tous rendus aujourd’hui à se fendre de flagorneries les plus basses , au point d’aller jusqu’à comparer Giscard d’Estaing à un De Gaulle. Alors que tous savaient que Giscard d’Estaing était un farouche opposant à la pensée dite gaulliste .
Ce qui ne l’avait pourtant pas empêcher de profiter d’une constitution quasi monarchique que De Gaulle s’était taillé sur mesure.
Valéry Giscard d’Estaing, certes, n’avait pas que des défauts, tout comme ses successeurs ou prédécesseurs .
Mais à entendre tous ces toiletteurs d’un jour, on pourrait se demander pourquoi jusqu’à l’arrivée de François Hollande, il en était rendu malgré lui à servir d’unité de mesure de l’impopularité.
Giscard, c’est la majorité à 18ans (qui le desservit d’ailleurs) ,c’est le droit à l’avortement, le divorce par consentement mutuel. Tant d’innovations en son temps qui passent aujourd’hui pour de grandes banalités. Les époques passent et ne se ressemblent pas …
Ceci conduit à se demander que pourrait bien apporter un Giscard président en 2020 .
Certes, il serait haïs comme l’actuel, mais quel serait son action politique face à la mondialisation d’aujourd’hui ?
Sans doute aussi mauvaise que celle de celui qui partage avec lui le fait d’avoir été élu très jeune…
Aujourd’hui les défauts d’un Macron sont mis en évidence, mais nul doute qu’à sa mort la machine à transformation les travers en vertus sera fortement à l’œuvre comme pour les autres .
Mais que reprochait-on à un Valéry Giscard d’Estaing à l’époque.? .
En premier lieu l’affaire des diamants que lui aurait remis l’empereur Bokassa, comme présent d’état et qu’il garda pour lui.
Des pierres qui lui servit de boulet au pied pendant la quasi totalité de son septennat. Mais personne n’est dupe, c’est en partie grâce à cette épisode qu’il ne fut pas réélu, ça parmi tant d’autres choses ..
Et puis ce fut l’affaire De Broglie et Boulin ou son nom fut cité en filigrane à plusieurs reprises .
Les deux affaires avaient pour dénominateur commun, des transactions immobilières douteuses .
Mais pour les africains, francophones du moins, Guiscard c’est celui qui tout comme son prédécesseur qu’il critiquait (De Gaulle) , n’a pas pu s’empêcher de mettre des pieds dans les souliers de ce général à godillots .Ce fut des coups d’état à répétitions , et une mains mise sur les matières premières d’anciennes colonies au mépris de leurs populations …
Malgré son lavage sociologique, il ne pourra pas faire oublier ces coups d’état fomenter en Afrique en utilisant les services de son chien de guerre Bob Dénard lui même « piloté » par un jacques Focard pour qui la vie des nègres ne comptait pas plus que celle de troupeaux .Il suffit de garder en mémoire ce qui s’est passé en centre Afrique et au Zaïre (Kolwezi) pendant son septennat..
Giscard c’est aussi la vaste escroquerie des avions renifleurs pour laquelle on aurait tendance à le faire passer pour un idiot qui se serait fait rouler dans la farine ,en oubliant qu’il avait sans doute du profiter de substantielles rétro-commissions.
Ce personnage de la bourgeoisie en carton pâte, (n’oublions pas que son particule vient d’un achat de son père) ,à souvent méprisé la population de son pays en la prenant toujours de haut.
Non pas avec cette hauteur qui suppose de l’intelligence, mais de celle qui anime souvent les parvenus sans envergure. Cette arrogance travaillée le perdit ,autant que bien naturelle, elle servit un Mitterrand pour qui l’autorité était un mystère et le mystère une distance .
Tout ça sera donc oublié et voilà donc ce personnage sans panache, se retrouver à frapper à la porte du Panthéon de l’imaginaire..
La machine à laver les vices va continuer à blanchir la carcasse d’un Giscard d’Estaing et une fois passer à l’essorage, nous gratifiera sans aucun doute d’une littérature de caniveau et mercantile qui le fera passer pour un dieu de l’Olympe ..
Markus Delgrès ..