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Affaire Omar Sy, ou comment tuer le messager.

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C’est bien connu, dans l’antiquité, il était de coutume de tuer le messager qui apportait les mauvaises nouvelles .
La polémique déclenchée suite à une interview donnée par Omar Sy relève du même postulat.

Contrairement à ce que l’on croit le cinéma est un vecteur de culture sur lequel il est bon s’appuyer pour faire passer des messages.
Ce que les occidentaux ont toujours compris et s’en sont bien servit, ce ne sont pas les caciques d’Hollywood qui s’inscriront en faux en prétendant le contraire.

La France n’aime pas évoquer son passé, encore moins lorsqu’il est criminel et sur la question, le menu est complet .
Lorsque par pur hasard, un intrépide voudrait se lancer dans l’aventure en cochant tout ou partie sur une pellicule, on lui mettra aussitôt les bâtons dans les roues.
Dieudonné Mbala s’était mis dans l’idée de faire un film sur l’esclavage dans la caraïbe ou la France était partie prenante, sous prétexte d’antisémitisme , on a tout fait pour le priver de budget .

En revanche, le film Case Départ, un excellent navet ou les acteurs Thomas Ngijol et Fabrice Eboué, s’étaient appliqués à ridiculiser la communauté noire, pourtant dans un film sur l’esclavage, reçu l’approbation de tous. Normal, rien n’était reproché à la France, en plus les rôles permettaient d’animaliser les esclaves à la grande satisfaction du public.

Que cache cette fausse polémique sur les déclarations d’Omar Sy qui se résument à une phrase sortie de son contexte? Empêcher le film d’avoir une grande audience , car il n’est pas question pour les nouvelles générations de savoir que des africains avaient combattus parfois malgré eux pour un pays qui ne le méritait pas, et ne les respectait pas.

On voudrait cacher l’attitude abject de la France envers ces combattants, qu’on ne s’y prendrait pas autrement . Alors l’occasion était trop belle pour saboter l’audience de ce film sur les tirailleurs ,en accusant Omar Sy d’être un ingrat, un anti-France qui pourtant l’aurait nourrit.

En réalité la France ne l’a pas nourrit du tout, puisque pas assez reconnu, il avait du s’expatrier aux états unis ou on lui donnait des rôles autres que ceux de dealers, de larbins ou de flics ratés et médiocres comme c’est le cas en France.
Le mal est fait et bien fait, nul doute que très peu de gens iront voir le film, déjà qu’ils rechignent naturellement à aller assister à des productions ou les  » nègres » sont en vedette .



Alors encore une fois, la France aura réussit à cacher honteusement cette part de passé, comme le chat cache ses excréments. Massacres nombreux en Afrique de l’Ouest, mais aussi à Madagascar, Algérie dans le Tockin, dans la Caraïbe , pacifique (Nouvelle Calédonie) tout y passe. Elle enfume dans les grottes, elle mitraille des innocents non armés, elle brûle, elle pille en tuant encore …
Mais personne n’est dupe, la vérité met parfois des années lumières pour remonter, et elle finit toujours par triompher.
Celle d’un pays qui passe son temps à nier un passé criminel sans doute plus important que celui de l’Allemagne nazi , lors de la constitution de son empire .

Il convient de le répéter encore et encore, tous ces crimes inscrits dans l’ADN des descendants des victimes, ne sauraient s’effacer, mais au contraire seront un jour poser sur le coin d’une table comme une très lourde addition…

Markus Delgrès..

Markus Delgres

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